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Il a fallu que tu viennes
avec une marque d'opulence.
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Je n'en veux pas.
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Pour vous, l'affection, ça doit s'acheter.
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N'en fais pas un plat,
je pensais que tu aimais ça.
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Mon pays est en guerre
et on se passera de chocolats.
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Et je ne veux ni oranges, ni ufs, ni savon.
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Ne me montre pas l'intérêt
que j'aurais à t'aimer.
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Ne m'américanise pas.
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Mon père, il a perdu une jambe
à la première guerre.
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Il a reçu la Croix de Victoria pour cela.
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Il est mort peu après
qu'on ait fait ce portrait.
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C'est mon frère. Il s'appelait Charlie aussi.
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Il a été tué pendant le blitz.
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Il s'est sacrifié pour sauver son escadron.
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Celui que tu vois là, c'est mon mari.
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Il a l'air d'un viveur.
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Tu peux le dire, j'étais raide dingue de lui.
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Il est mort à Tobrouk.
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Le reste, ce sont des cousins.
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Deux sont encore en vie.
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La famille a été beaucoup réduite
par la force des choses.
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Avant d'aller voir ma mère,
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je dois te dire qu'elle est un peu dérangée.
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Tu verras, elle est drôle,
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mais elle parle de mon père
et de mon frère
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comme s'ils étaient en vie.
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Alors, rentre dans son jeu, tu comprends?
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Je comprends,
tu ne veux pas de mes chocolats.
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Je trouve ça païïen
de profiter de cette guerre.
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Je n'avais jamais réalisé que le chagrin
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était une forme de jouissance
chez la femme.
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Ta réflexion est d'un goût douteux.
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Je ne vois rien de noble
chez une veuve de guerre.
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Tu es jaloux de mon mari. Ça me plaît.