:27:04
Ça va, Tony? Tu es bien pâle
pour une remise de diplômes.
:27:08
Je n'ai pas dormi la nuit dernière.
:27:14
Tes lacets sont défaits.
:27:18
Je n'ai pas entendu ça depuis un bail.
Mon père me le disait tout le temps.
:27:22
Il me manque.
Surtout un jour comme aujourd'hui.
:27:25
Tu te souviens de cet hiver
:27:27
où on n'était encore que des débutants
:27:30
et qu'on t'a obligé à braver
les vents froids de Staten lsland?
:27:35
Tu étais gelé parce que tu avais refusé
de coopérer avec les gars de Tammany Hall.
:27:40
Et c'est le capitaine Kane
du vieux central 7 qui est intervenu.
:27:45
Deux jours plus tard, tu quittais Staten lsland.
:27:49
Il faisait tout aussi froid,
là où j'étais dans le Bronx,
:27:53
mais il n'a pas levé
le petit doigt pour moi.
:27:56
J'aimais ton père.
C'était le seul que j'avais.
:27:59
Je le partageais volontiers avec toi.
:28:01
Mais il pouvait lire dans mes yeux.
:28:06
Je me souviens d'un soir, Tony,
:28:09
où il s'est assis en face de moi,
avec une bouteille de whisky.
:28:14
Il n'a rien dit, du coup, moi non plus.
:28:16
La bouteille se vidait
et finalement il m'a dit:
:28:20
"Charley, mon garçon,
si le maïs tombe à la verticale,
:28:23
ton vieil ami, Tony Russell,
sera un jour commissaire."
:28:30
Il savait en me regardant
ce que je ressentais.
:28:33
C'était ni de la tristesse ni de la joie.
:28:37
Il a ajouté: "Ne sois pas idiot.
:28:39
Le service est assez grand
pour deux hommes,
:28:42
et avec de la chance, un jour,
tu seras son inspecteur en chef."
:28:48
Mais bon, ce vieux fou a aussi juré
avoir vu un lutin sur la 83ème rue.
:28:52
Je me suis dit
qu'il était enclin à exagérer.
:28:58
- Charley...
- Oui?