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Nous sommes allés sur le plateau
la semaine suivante, dans un break,
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et George était étendu sur le dos.
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Les accessoiristes lui avaient construit
une planche avec un rebord
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pour qu'il puisse s'y adosser.
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ll était adossé à cette planche
pendant le tournage, dix heures par jour.
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Je réalisais allongé sur cette litière.
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lls m'avaient construit un brancard.
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Quand je réalisais,
j'étais tel Lazare se levant de sa tombe.
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Je pouvais travailler
mais je ne pouvais me lever.
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J'aime bien raconter qu'ils écoutaient
mes indications un moment,
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puis ils disaient:
''Recouchez-le, recouchez-le.''
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Je suis resté sur ce brancard
pendant presque tout le tournage.
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Les types le recouchaient par terre
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et essayaient de le dérider
et de le réconforter.
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ll souffrait énormément,
et il a dirigé l'équipe ainsi pendant dix jours,
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sans rattraper les deux jours de retard
dus aux ennuis précédents.
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C'est un bon moyen de regarder un film.
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Mais ça n'a pas le même impact émotionnel
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qu'un écran de 10 mètres sur 5,
situé à 15 mètres de vous.
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C'est une expérience totalement différente.
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C'est la théorie des cinq facteurs,
qui comprend la distance à l'écran
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et l'influence de la taille des choses
sur les réactions émotionnelles.
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Mon Dieu! Un visage de 6 mètres de haut,
à dix mètres de vous,
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c'est totalement irréel.
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C'est ce qui fait le cinéma.
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ll s'agit de créer les aspects émotionnels
de cette irréalité appelée technique,
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savoir-faire ou artisanat,
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et de l'utiliser
dans le but d'émouvoir le public.
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C'est un art fantastique.