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ou même l'inverse ?
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M. Bonds, on ne peut comprendre le temps
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que si l'on possède le don divin
de la régression infinie.
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Que signifie "la régression infinie" ?
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- Projetez le film.
- J'avais prévu de vous l'expliquer.
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Voici le tableau d'un paysage.
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L'artiste s'est dit:
"Il manque quelque chose. Quoi donc ?"
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"Moi, car je fais partie
du paysage que j'ai peint."
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Mentalement, il a fait un pas en arrière,
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et il a peint le tableau
de l'artiste qui peint un paysage.
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Mais il manquait encore quelque chose.
Lui-même, peignant le second tableau.
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Il a donc reculé
et a peint un troisième tableau.
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Celui de l'artiste peignant un tableau
de l'artiste peignant un paysage.
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Comme il manquait encore
quelque chose, il a continué à peindre
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jusqu'au tableau de l'artiste peignant
un tableau de l'artiste peignant un tableau
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de l'artiste peignant un tableau
de l'artiste peignant un paysage.
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La régression infinie, c'est donc...
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Le moment où l'artiste
a reculé jusqu'à l'infini
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et fait partie du tableau,
devenant l'observateur et l'observé.
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Dans cette situation particulière, que verrait-il
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s'il observait, disons, le temps ?
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Il percevrait le temps comme une autoroute
comportant un nombre infini de voies,
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menant toutes du passé au futur,
mais pas vers le même futur.
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Un accident peut survenir
sur telle ou telle voie.
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Donc, en changeant de voie,
un conducteur peut modifier son avenir.
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On imagine facilement que, dans
les couloirs sombres et agités du cosmos,
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l'impact d'un lointain
désastre planétaire ou galactique
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ait projeté les singes dans notre présent.
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Nous en avons pour preuve leur présence
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ainsi que leur témoignage oral.