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quand nous arrivâmes en gare de Riga.
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Nous avions roulé trois jours
et trois nuits dans un fourgon á bestiaux,
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sans manger ni boire.
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Les morts, et il y en avait beaucoup,
étaient mêlés á nous.
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C´est lá que je vis alors
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le capitaine Eduard Roschmann,
le commandant S.S. du camp.
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Le ´´boucher´´.
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Chaque jour, arrivait un train de déportés.
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Roschmann en faisait exécuter
un grand nombre
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dés leur arrivée.
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Morts, ils avaient plus de valeur.
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Leurs vêtements, leurs cheveux,
leurs dents, représentaient un capital.
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Esther et moi
survécûmes la premiére année.
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J´avais été architecte autrefois,
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et ils m´utilisaient comme charpentier.
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On travaillait 12 heures par jour
dans les ateliers du camp,
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ou dans les scieries, installées
dans des forêts humides et glaciales.
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L´hiver suivant,
je crus bien qu´Esther allait mourir.
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La faim, le froid, les sévices répétés,
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avaient comme brisé en elle
toute volonté de vivre.
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Pourtant, comparés á d´autres,
nous étions privilégiés.
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Beaucoup ne recevaient rien á manger,
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et mouraient de faim.
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Roschmann se délectait
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á détruire les êtres.
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Leur âme d´abord, leur corps ensuite.