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Parfois, il se divertissait
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en frappant ceux qui allaient mourir,
serrés les uns contre les autres, nus,
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avilis, et désespérés.
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Les chiens cherchaient leur pâture
sur des corps respirant encore.
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Il y avait un étrange camion,
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stationné á l´entrée du camp.
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Les vitres étaient des panneaux peints,
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figurant des gens réjouis et pique-niquant.
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Les paysans
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qui le voyaient passer au loin,
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croyaient voir des gens
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partant en vacances et festoyant.
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Des détenus devaient jouer
des airs entra*inants
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pour compléter l´illusion.
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Nous découvrîmes bientôt
á quoi servait le camion camouflé.
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Roschmann l´avait converti
en chambre á gaz.
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Le tuyau d´échappement
aboutissait á l´intérieur,
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et les occupants mouraient asphyxiés.
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L´expression des yeux d´Esther
me hanta désormais.
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Aprés sa mort, mon âme s´éteignit en moi.
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Mais mon corps et mon esprit
étaient bien vivants.
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J´étais résolu á survivre,
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afin de crier á la face du monde
les traitements infligés aux nôtres.