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J'ai passé ma vie à avoir peur.
De tout, même de toi.
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Et là, pas ça de peur. Je t'assure.
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Bon Dieu, mais qui es-tu?
Pas même un Hérostrate.
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La vie dont tu parles, tu l'as passée
à essayer de me faire des crasses.
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Pourquoi? Parce qu'il y a 20 ans
j'ai couché avec ta femme.
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Alors là tu exultes,
tu tiens enfin ta vengeance.
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Très bien, va. Va le faire ton...
Tu m'écures, tiens.
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Essaie seulement de raccrocher!
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La prison n'est pas le pire
de ce que tu te prépares.
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Le pire, c'est que tu ne pourras
jamais te pardonner cet acte.
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Je te vois d'ici, dans le coin de la
tinette, étranglé par tes bretelles.
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Qu'avez-vous en tête, Professeur?
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Pensez à ce qui va se passer quand
tout le monde voudra voir la chambre.
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La marée humaine qui va déferler.
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Ce n'est qu'une question
de temps. Si ce n'est pas
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aujourd'hui, ce sera demain.
Des centaines, des milliers de fous.
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Tous les empereurs, grands
inquisiteurs et führers inaccomplis,
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ces bienfaiteurs du genre humain!
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Et pour quoi? Ni pour l'argent ni pour
l'inspiration-pour changer le monde!
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Ceux-là je ne les prends jamais.
Est-ce que je ne comprends pas?
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Que pouvez-vous comprendre!
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Comme si vous étiez le seul stalker,
le seul passeur au monde.
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Que savez-vous, tous les stalkers,
des gens que vous guidez?
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De ce qu'ils apportent avec eux,
de ce qu'ils emportent?
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En attendant le nombre des crimes
immotivés atteint des sommets.
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Ça ne serait pas votre
besogne des fois?
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Et les putschs militaires,
les mafias au gouvernement,
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ce ne seraient pas vos clients?
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Et les lasers, les bactéries,
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toute cette saleté qui attend
son heure au fond des chambres fortes?
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Arrêtez! Je ne veux plus entendre
votre logorrhée sociologique.