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et le lendemain, il me propose
une petite démonstration.
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Il se met à réciter son truc
dans un espagnol qu'il pense parfait
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et à la fin, il me demande :
"Alors ?"
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Je réponds :
"C'est nul. Allons dîîner."
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Après ça, il n'a plus dit
une seule réplique en espagnol.
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Je trouvais ça amusant
qu'il parle espagnol, puis anglais.
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Anglais avec son oncle, puis 3 mots
d'espagnol avec Federico Luppi.
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Voilà le genre de compromis
qu'il faut faire
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sur les films à petit budget :
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pas de répétiteurs pour les acteurs.
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La prochaine scène est une de celles
dont je suis le plus fier.
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C'est une des rares scènes restantes
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qui creuse un peu le personnage
de la femme de Federico,
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de Jesús Gris.
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Au départ, elle avait plus de scènes
mais je les ai coupées au montage
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parce que j'avais malheureusement
trop peu d'expérience
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pour tirer le meilleur parti
de Margarita lsabel
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qui est une bonne actrice
et joue le rôle de l'épouse.
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Je me suis entêté à lui imposer
ma vision du personnage
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au lieu de tirer profit
de son talent dramatique naturel.
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J'ai donc énormément
coupé au montage.
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Là, elle parle de la mort
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parce que son personnage
est obsédé par la mort,
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Ia vieillesse et le temps.
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Elle recommence dans la scène
du petit déjeuner qui va venir.
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Dans cette scène, nous voulions
que tout soit bleu et blanc.
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Tout dans le réfrigérateur
est bleu, blanc ou transparent.
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Ainsi, quand arrive
le plan sur la viande crue,
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Ie rouge est d'autant plus
grotesque et violent
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et on ne peut pas
en détacher son regard.