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Souffrir autant
et vouloir être immortel,
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c'est une dichotomie splendide.
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Alors que tous les autres veulent
rester jeunes, beaux et vivants,
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Federico Luppi, lui,
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est comme une feuille
portée par le vent.
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Il subit l'action
pendant les 2/3 du film
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et dans le dernier tiers,
il prend des décisions.
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J'adore mettre ce genre
de personnage dans mes films.
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Il joue un peu le même rôle
dans L'échine du diable,
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mais il n'arrive même pas
à mettre en oeuvre ses décisions
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à la fin du film.
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Ici, au moins, il devient un héros.
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Il devient un homme vivant
au lieu de rester un mort vivant.
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Je trouve beau
qu'avant la morsure de l'insecte,
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ce soit un mort vivant
et qu'après la morsure,
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il soit mort, mais enfin vivant.
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Là aussi, c'est un personnage
que j'affectionne :
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Ie type obsédé par la mort
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et la maladie.
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Comme je l'ai dit, il est en partie
inspiré d'Howard Hughes,
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mais aussi d'un personnage
qui vivait au Mexique,
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près de Guadalajara.
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C'était un homme très riche qui,
après la mort de sa femme,
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s'est muré dans sa maison
pendant 35 ans.
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A sa mort,
sa famille a ouvert la maison
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et a découvert
qu'il avait mis dans des bocaux
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tous les ongles de pied et de main
qu'il s'était coupés.
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Il les conservait. Même chose
quand il se coupait les cheveux.
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Et quand il chiait aussi,
il mettait tout dans un bocal.
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On a donc découvert 35 années
de cheveux,
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d'ongles et de merde chez ce type.
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Je voulais un personnage
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dans ce style-là.
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Il se fait ôter tous les organes
et doit être accro à la chirurgie.