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Il est blessé?
Je ne supporte pas les plaies.
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Il est mort d'une crise cardiaque.
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En pleines fêtes de Noël.
Le pauvre!
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Vous êtes seuls.
Et la famille?
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Quel chevet peu ordinaire!
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Mon beau-fils était photographe
et un vrai artiste du collage.
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Quel beau cadavre!
Comment s'appelait-il?
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Ramón.
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Il est froid.
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Bien sûr.
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Moi aussi, je suis gelée.
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Il va verdir.
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Enlève-lui sa pâleur
avant qu'on l'emmène à la morgue.
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T'en fais pas.
Je lui rendrai sa couleur naturelle.
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D'accord,
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je te laisse avec lui.
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Je vois que tu as beaucoup
aimé les femmes.
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Si tu m'avais connue, tu aurais
peut-être été amoureux de moi.
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Moi de toi,
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sûrement.
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J'ai pas beaucoup fait le tri,
Ramón, vraiment.
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J'ai eu les pires galères.
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Je sais pas ce que j'ai.
Les zarbis, je me les ramasse tous,
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je sais pas pourquoi.
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Je me donne.
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Dès qu'ils ont un bon fond,
une bonne bite, je tombe amoureuse.
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Je ne les comprends pas.
Je ne peux rien pour eux.
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Ton beau-père pareil,
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il joue perso.
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C'est un bizarre.
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Normal, il est américain...
et écrivain...
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Mais au pieu, le super pied.
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Quand il m'a appelée,
j'ai pensé
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que c'était pour baiser.
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Franchement, Ramón.
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Au lieu de ça, je maquille un mort.
Ça ne me dérange pas,
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je te trouve bien.
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Maintenant,
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je sais pas
si je vais tirer ou pas.
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Pas d'ambiance de veillée funèbre,
pas de famille...
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Pas d'atmosphère mortuaire...
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J'y connais rien, mais
je trouve tout ça très amerloque.