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Ça y est.
Le soleil se couche.
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Les gens honnêtes rentrent chez eux.
Ils dînent, assis à table.
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Ils se racontent des histoires. Ils
parlent de la chaleur. Ils rient.
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Puis ils s'embrassent ...
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... dodo, réveil,
et c'est reparti.
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La journée n'était pas mal.
On a survécu.
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Garde ça. La journée n'est pas
finie. Il y a la nuit encore.
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On voit des choses dans l'ombre,
on entend des choses dans le noir.
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- Tu as peur du noir ?
- Le noir ? Je vis dedans.
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Tout ça, à cause d'une femme.
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Tu en veux ?
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On a peur de ce qu'on ne voit pas.
Je ne vois rien, alors ça va.
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Un baiser de femme, un chien
qui lèche, le baiser de la mort.
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C'est du pareil au même, pour moi.
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Comme un bâton, on va à la dérive.
Il suffit d'en jouir, pas vrai ?
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C'est ça, la vie.
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- Pas pour moi. J'ai des projets.
- Ça fait rire le Grand Esprit.
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Tous on a des projets.
Moi, je projetais de voir.
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- Tu n'as pas projeté ta venue ici.
- Je n'ai pas l'intention de rester.
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Moi aussi, j'étais beau gars.
J'ai aimé la fille du mauvais type.
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Pour ça, on m'a jeté
de l'acide dans les quinquets.
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L'homme n'est pas qu'humain.
Il tient aussi de la bête.
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Elle en valait la peine, j'espère.
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Oui. Elle valait chaque minute
noire que je vis depuis.