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Il est bientôt 19 heures
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et je voudrais proposer
le premier toast.
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Après tout, c'est mon devoir
de fils aîné, n'est-ce pas, Helmuth ?
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Mais d'abord un discours.
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J'en ai écrit deux, père.
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L'un est vert, l'autre est jaune.
Tu choisis.
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- Vert ou jaune.
- Prends le carton jaune.
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Je prends le vert.
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Le vert est un choix intéressant.
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C'est une sorte de
"Discours de vérité". Je l'ai intitulé :
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"Quand papa prenait son bain".
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J'étais très jeune
quand nous avons déménagé.
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Tout a complètement changé
pour nous.
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Nous avions de grands espaces
et plein d'occasions
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d'y faire des bêtises !
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À l'époque, il y avait
un restaurant ici même.
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Et de nombreuses fois,
Linda, ma sur décédée,
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et moi...
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nous avons joué ici, à cacher
des trucs dans les plats
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à l'insu des clients.
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Puis, de notre cachette, nous les
observions et Linda pouffait de rire.
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Elle avait un rire si chaleureux
et tellement contagieux
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qu'en un rien de temps,
nous riions aux éclats.
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Et bien sûr, on se faisait pincer.
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Mais rien ne nous arrivait.
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C'était beaucoup plus dangereux
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quand papa prenait son bain.
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Je ne sais pas si vous vous rappelez,
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mais papa était un maniaque
de la propreté.
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Il emmenait Linda et moi
dans son bureau.
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Il avait d'abord une chose à régler.
Il verrouillait la porte,
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baissait les persiennes
et allumait une jolie petite lampe.
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Il enlevait sa chemise et son pantalon
et nous devions en faire autant.
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Il nous allongeait sur la banquette
verte, qu'on a jetée depuis,