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Une fois de plus,
il ne connaissait pas bien son texte,
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et donc il lui fallait
un bouc émissaire.
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Il se mit à crier : "Connard !"
En parlant de l'assistant-opérateur.
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"Il a souri !" dit-il,
je devais le renvoyer sur-le-champ.
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Je répondis que je ne le ferais pas,
que les autres partiraient par solidarité.
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Et il se mit sérieusement
à faire ses bagages,
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disant qu'il abandonnait le tournage,
et il chargea une vedette.
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Et je savais qu'il avait déjà rompu
30, 40 ou 50 contrats avant ça,
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qu'il venait d'interrompre une tournée,
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qu'il avait aussi annulé
des engagements de théâtre auparavant.
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Et je savais qu'il partirait.
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Je suis donc allé le voir,
calmement et sans arme,
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contrairement à ce qu'il a raconté
plus tard pour se mettre en valeur,
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et lui ai dit : "C'est impossible,
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le film passe avant
nos sentiments personnels,
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il importe même plus
que nous en tant qu'individus,
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et puis ça ne se fait pas.
C'est inacceptable."
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Il a répondu : "Non, je pars",
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alors j'ai dit
que j'irais chercher mon arme,
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et qu'avant d'avoir atteint
le prochain coude du fleuve,
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il aurait déjà 8 balles dans la tête,
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et que la 9e serait pour moi.
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Il avait bien senti que cette fois,
je ne plaisantais pas.
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Alors il se mit à hurler
qu'on appelle la police.
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Sauf que le poste de police
le plus proche était à 450 km.
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Plus tard, la presse a prétendu
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que derrière ma caméra
j'avais toujours un fusil braqué sur lui.
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Bien sûr, c'est faux.
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Mais à la fin du tournage,
il était très discipliné.