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qu'un serpent venait de le mordre
deux fois. C'était un Chuchupe,
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le plus dangereux de tous.
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Normalement, en quelques minutes,
le coeur s'arrête et on ne respire plus.
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Il a lâché la tronçonneuse,
qui s'est arrêtée,
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et a réfléchi 5 secondes.
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Puis il a redémarré sa tronçonneuse,
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un peu comme on démarre un hors-bord,
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et s'est tranché le pied.
Et ça lui a sauvé la vie,
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car notre camp, où il avait un médecin
et du sérum, était à 20 minutes de là.
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Kinski, se sentant relégué
au second plan à cause de cet accident,
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s'est évidemment mis à crier,
pour un motif quelconque.
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Ou une autre fois, l'avion
qui amenait 6 personnes s'est écrasé.
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Tous ont survécu, heureusement,
mais avec des blessures graves.
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Les messages radio étaient confus,
presque inaudibles.
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Kinski a remarqué alors
qu'il n'intéressait personne.
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Il s'est mis à vociférer, parce que
son café était tiède ce matin-là.
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Pendant des heures, il m'a crié après,
le visage collé au mien.
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Effarant ! Je cherchais comment
le faire taire,
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et enfin j'ai eu une idée.
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Je suis parti chercher un bout de chocolat
que j'avais caché dans ma hutte.
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Lui et moi, on aurait tué pour ça.
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Je suis allé le voir et, le visage
collé au sien, j'ai mangé le chocolat.
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Et tout à coup, il s'est calmé.
Cette fois, il n'en revenait pas.
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Vers la fin du tournage,
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les Indiens m'ont proposé
de tuer Kinski,
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ils m'ont demandé :
"Veux-tu qu'on le tue pour toi ?"
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J'ai répondu :
"Mon Dieu non,
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j'ai besoin de lui pour le film,
laissez-le-moi !"
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J'ai donc refusé,
mais ils étaient sérieux.
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Ils l'auraient vraiment tué,
si je l'avais voulu.