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Il avait une chose où Kinski et moi
étions en désaccord total,
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c'était la nature,
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qui lui servait de moyen stylistique
pour se mettre en scène.
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Et sa soi-disant perception
de la forêt vierge n'était qu'affectée.
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Il disait la trouver érotique,
mais il ne s'en est jamais approché.
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On a campé pendant des mois
près de la forêt, pas loin d'ici.
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Et il n'a jamais mis ne serait-ce
que le bout du nez dans la forêt.
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Sauf une fois où, après avoir marché
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50 m au plus, il a vu un arbre déraciné.
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Il a emmené le photographe,
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qui a dû faire des centaines de photos
de lui, enlaçant cet arbre
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de tout son corps
dans une étreinte passionnée,
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quasiment en train de copuler.
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Ces artifices, ces poses,
voilà ce qui comptait.
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Son équipement de haute-montagne
par exemple, était plus important
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que la montagne elle-même.
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De même que sa tenue de combat,
signée Yves Saint-Laurent,
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importait plus que la jungle.
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Je crois qu'à plus d'un égard,
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Kinski possédait
une bonne dose de bêtise naturelle.
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Nos divergences se sont manifestées
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particulièrement
pendant le tournage de "Fitzcarraldo".
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C'est la nature elle-même
que nous défions.
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Et elle nous rend coup pour coup,
elle se défend, voilà tout.
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Elle est grandiose, et il faut accepter
le fait qu'elle est plus forte que nous.
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Kinski dit toujours qu'elle regorge
d'éléments érotiques.
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Moi je la trouve plutôt...
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pleine d'obscénité.
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La nature ici
est assez ignoble et vicieuse.
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Je n'y vois pas d'érotisme,
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j'y verrais plutôt la fornication,
l'asphyxie et l'étouffement,