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et il ne le garde pas pour lui.
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Son problème, et celui
de l'Amérique de la Dépression,
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c'est l'appauvrissement social.
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Sa communauté n'aide pas Gypo.
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Tous les Dublinois
sont foulés aux pieds,
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comme Gypo.
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Cette société privée de héros
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admire Gypo de pouvoir assommer
un homme ïun seul poing
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en toute impunité.
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Entre la terreur de l'armée
britannique et celle de l'IRA,
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il n'y a aucun espoir.
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Gypo est ravagé par sa trahison:
"Pourquoi l'ai-je fait?"
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Mais lui seul semble
ne pas comprendre son geste.
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L'ironie veut que ce soit
son aliénation
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qui lui apporte le salut
dans la mort.
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Il réalise qu'il doit penser
en individu.
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Cette conception fordienne
de l'aliénation
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est à l'opposé de celle
de la critique sociale
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pour qui l'aliénation
était fatalement destructrice.
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Ford dénonçait
depuis le début des années 30
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les travers de ses concitoyens,
vils et décérébrés, comme Gypo.
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Citons par exemple Deux Femmes
et Toute la ville en parle.
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Mais dans ce Dublin
brisé par l'occupation,
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l'être humain atteint
un degré de bassesse
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jamais montré à l'écran.
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L'épilogue avait été critiqué.
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Gypo se rend à l'église
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comme le personnage
de L'Aurore
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dont Murnau avait lesté
les chaussures de plomb.
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Le fracas des portes,
la lumière vive, la chute de Gypo,