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il y a longtemps.
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J'ai vu toutes les nations se fortifier,
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pas en sagesse, mais en de vulgaires
passions et désir de détruire.
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J'ai vu grandir
le pouvoir de leurs machines
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jusqu'à ce qu'un seul homme armé
tienne tête à toute une armée.
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J'ai prévu I'époque où I'homme,
exultant dans la technique du meurtre
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sévirait si rageusement de par le monde
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que chaque livre, chaque trésor
seraient voués à la destruction.
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Cette vision était si précise et émouvante
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que j'ai pris la résolution
d'amasser le plus de belles choses
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que je pus, et les ai préservées ici,
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face à la ruine
vers laquelle court le monde.
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Voyez le monde aujourd'hui.
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Y a-t-il quelque chose de plus pitoyable ?
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Quelle folie, quel aveuglement,
quels gouvernements inintelligents.
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Une masse d'humanité sauvage
qui s'entrechoque,
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contrainte à une orgie
d'avidité et de brutalité.
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Le temps viendra, mon ami,
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où I'orgie se résorbera d'elle-même.
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Où la brutalité et la soif de pouvoir
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périront par leur propre lame.
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C'est contre ce temps
que j'ai évité la mort et me voici,
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et te voici ici.