1:03:01
a osé acquitter
un certain Esterhazy.
1:03:03
Un soufflet pour la vérité
et la justice!
1:03:08
Mais puisqu'ils ont osé,
moi aussi, j'oserai!
1:03:12
Je dirai la vérité!
1:03:14
Si je n'osais pas,
mes nuits seraient hantées
1:03:17
par le spectre d'un innocent
1:03:19
expiant sous la torture
1:03:22
un crime
qu'il n'a jamais commis.
1:03:25
Il est impossible
pour des gens honnêtes
1:03:26
de lire l'acte d'accusation
contre Dreyfus
1:03:30
sans se sentir
soulevés d'indignation.
1:03:36
Dreyfus est polyglotte.
1:03:39
C'est un crime!
1:03:41
C'est un travailleur.
C'est un crime!
1:03:44
Pas de documents
compromettants chez lui.
1:03:48
Un crime!
1:03:49
S'il se rend
dans sa patrie d'origine,
1:03:52
c'est un crime!
1:03:54
Sa soif de connaissances,
un crime!
1:03:57
Il ne s'est pas troublé,
un crime!
1:03:59
Il a réagi, un crime aussi!
1:04:02
Le Ministre de la Guerre,
le Chef d'Etat-Major
1:04:06
et son assistant direct
1:04:07
n'ont jamais douté
qu'Esterhazy
1:04:10
ait été l'auteur
du fameux bordereau.
1:04:13
Mais sa condamnation
aurait entraîné
1:04:16
une révision du procès Dreyfus.
1:04:18
Cela, l'Etat-Major
voulait l'éviter à tout prix!
1:04:22
Voilà un an
que le Ministre de la Guerre
1:04:25
et l'Etat-Major
1:04:27
savent que Dreyfus
est innocent.
1:04:30
Et ils ont gardé le silence!
1:04:33
Ces hommes-là
dorment paisiblement.
1:04:36
Ils aiment leurs femmes
et leurs enfants.
1:04:41
On parle de l'honneur de l'Armée!
1:04:44
L'armée, c'est le peuple de France.
1:04:48
Et l'affaire Dreyfus
est du ressort de cette Armée.
1:04:53
Dreyfus ne peut être innocenté
1:04:54
qu'en condamnant
tout l'Etat-Major.
1:04:57
Voilà pourquoi l'Etat-Major
a disculpé Esterhazy.