1:09:03
Chaque soir, je lui lisais
des histoires sur l'Amérique,
1:09:06
quand les tentures étaient tirées
1:09:08
et que le bruit
des bottes dans les rues
1:09:12
faisait trembler
mon pauvre petit Janka
1:09:15
jusqu'à lui briser les os.
1:09:20
Puis, on priait ensemble,
1:09:22
pour que Dieu nous emmène
au pays rêvé, par delà les mers.
1:09:29
J'aurais aimé qu'il soit avec
moi quand je suis allée voir
1:09:32
la Statue de la Liberté
1:09:34
et que j'ai lu
les mots écrits dessus.
1:09:38
Vous savez ce qui est écrit?
1:09:39
Anne Hilton, le savez-vous?
1:09:42
Non. Je l'ignore.
1:09:45
Je ne l'oublierai jamais.
1:09:49
J'ai retenu ces mots
parce qu'ils me parlent tant.
1:09:54
Ils disent...
1:09:56
"Donne-moi
tes pauvres, tes exténués,
1:10:00
"qui en rangs pressés
aspirent à vivre libres,
1:10:05
"le rebut de tes rivages surpeuplés.
1:10:10
"Envoie-moi les déshérités,
que la tempête les rapporte.
1:10:16
De ma lumière,
j'éclaire la porte d'or!"
1:10:23
Vous m'avez aidée
à allumer cette lumière, Anne.
1:10:29
Et puis elle m'a dit
la chose la plus émouvante
1:10:31
qu'on m'ait jamais dite.
Elle a dit...
1:10:35
Vous êtes telle que
l'Amérique était pour moi...
1:10:39
Telle que je l'imaginais
quand je priais avec Janka.
1:10:47
À ma manière, humblement,
en travaillant au chantier naval,
1:10:51
j'espère être digne de ses paroles,
1:10:54
de même que, chaque nuit,
je prie d'être toujours digne
1:10:57
de ces autres paroles
aussi émouvantes...