:07:00
vous ne valez plus un fifrelin. Ce n'est pas
que je ne comprenne pas votre sentiment.
:07:07
Quand on n'est pas réélu
à une charge publique, ça vous frappe.
:07:12
Comme si vos concitoyens vous lâchent. Le
doigt de la dérision est pointé vers vous.
:07:17
Nul si ce n'est le coeur solitaire,
ne connaît mon angoisse.
:07:20
Paul, vous êtes un bon avocat.
Vous devriez agir comme tel.
:07:23
Recevoir les clients au lieu d'aller pêcher
:07:25
et de jouer votre zim-zim tralala jazz.
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Je me défends quand même.
:07:30
Je plaide quelques référés, je fais divorcer
Jane Truc et Jean Fric de temps en temps.
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Je menace des mauvais payeurs.
Et le soir je m'assieds tranquillement
:07:39
devant une bouteille de whisky et je fais
du droit avec Parnell Emmitt McCarthy.
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Un homme de la plus grande valeur.
:07:47
C'est un mot trop gentil, Paul.
Vous savez, j'aurais pu l'être.
:07:54
Et j'ai horreur de voir votre talent éclipsé
par des hommes qui ne vous valent pas.
:07:58
Quand je vous regarde, je me revois jeune,
avec la même passion pour l'odeur
:08:02
des vieux bouquins brûlés,
un bureau poussiéreux.
:08:08
Voici une rose, un lys,
:08:11
un pois de senteur.
:08:14
Le Recueil de jurisprudence
de la cour suprême.
:08:20
Qu'est-ce que nous lisons ce soir,
cher maître?
:08:23
Si nous prenions un peu de présidence?
:08:29
Faisons attendre le président un instant.
C'est un client. J'attends un appel.
:08:34
- Allô!
:08:35
- M. Biegler?
:08:36
Oui, c'est Paul Biegler à l'appareil.
Allô, Mme Manion?
:08:40
Quoi?
:08:42
Je vous ai manquée.
Vous avez eu mon message?
:08:44
Quel nom vous avez dit?
:08:46
Une seconde, s'il vous plaît.
Je crois que nous sommes mal branchés.
:08:50
C'est une femme qui s'appelle Manion.
Maida a pris un message.
:08:53
A Thunder Bay? Si elle vous demande
de défendre son mari, dites oui.
:08:57
- Je ne sais pas de quoi il s'agit.
- Faites semblant de savoir et dites oui.