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Laissons tomber tout ça.
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Revenons-en un peu à ta femme.
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J'ai aussitôt envoyé
un message à l'Amiral Jessup
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pour qu'il me sorte de là.
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On m'a transféré,
j'ai couru voir ma femme, elle était...
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Avec un autre homme?
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Dieu du ciel, non. Ma femme,
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qui m'avait trompé plus d'une fois
avant la guerre,
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vivait des moments exaltants de fidélité.
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Elle était furieuse de mon retour.
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Ça lui ôtait toute raison d'être vertueuse.
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Elle a voulu le divorce
pour incompatibilité de religion.
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J'étais un auto-conservateur
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et elle, une anglicane sentimentale.
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Tu peux encore servir, alors?
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Après chaque guerre, on découvre
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qu'elle était inutile.
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Après celle-ci, des généraux
raconteront les bévues
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d'autres généraux,
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des hommes d'État
publieront leurs secrets
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et on finira par s'apercevoir
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qu'on aurait pu aisément l'éviter.
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Il ne restera bien entendu à nous,
les femmes,
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qu'à panser les blessés
et à enterrer les morts.
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Je ne crois pas les gens
qui tiennent des propos amers.
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Les généraux sont les premiers
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à clamer l'horreur de la guerre.
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Et les veuves mènent
le défilé en mémoire des morts.
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C'était méchant, Charlie, et très grossier.
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On n'arrêtera pas la guerre en blâmant
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les ministres, les généraux,
les affreux bellicistes
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ou tout autres gens.
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Nous élevons des statues à ces généraux,
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appelons nos boulevards de leurs noms.
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Nous faisons de nos morts, des héros
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et des champs de bataille, des tombeaux.
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Nous portons le deuil comme des nonnes,
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et perpétuons la guerre
en exaltant le sacrifice.
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Mon frère est mort à Anzio.
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Je ne le savais pas.
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Chaque jour, il en meurt.
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L'héroïïsme n'y est pas pour grand-chose.
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Ils ont enterré ses restes.
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Ma mère parle de bravoure
et feint d'être fière de lui.