:05:02
- Oui.
- Comme quoi ?
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Comme aller à l'école de journalisme.
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Pour écrire les histoires
qui arrivent aux autres.
:05:10
- Si on veut.
- Imagine qu'il t'arrive rien.
:05:13
Que tu rencontres personne,
que tu deviennes rien,
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que tu meures sans qu'on le remarque
jusqu'à ce que ça empeste le couloir.
:05:24
- Selon Amanda, t'es un angoissé.
- C'est ça qui l'a séduite.
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- Tes angoisses ?
- Ouais. T'en as pas, toi ?
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Je parie que tu mets
des petits curs sur tes "i".
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J'ai des angoisses, comme tout le monde.
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Oui ? Moi, je commence toujours
un livre par la dernière page.
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Comme ça, si je meurs, je connais la fin.
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C'est ça, ma chère, être angoissé.
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Ça te rend pas plus intelligent.
Oui, je suis heureuse de nature.
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- Moi aussi.
- C'est pas honteux.
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Si, ça t'occupe trop. Tu penses à la mort ?
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- Oui.
- C'est ça. Une pensée fugace
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qui s'évanouit aussitôt.
Moi, j'y passe des journées.
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Et tu trouves que ça te grandit ?
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Quand je serai dans la merde,
je serai prêt, et pas toi.
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En attendant que ça arrive,
tu vas gâcher toute ta vie.
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- Tu te trompes.
- Non. Il veut qu'elle parte.
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- Il la met dans l'avion.
- Elle veut pas rester.
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Bien sûr que si.
Tu préférerais pas être avec Bogart ?
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Je voudrais pas
passer ma vie à Casablanca
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mariée à un patron de bar.
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C'est peut-être snob, mais tant pis.
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- Tu préfères vivre sans amour...
- Avec un président.
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Plutôt qu'avec le meilleur coup de ta vie,
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tout ça parce qu'il tient un bar ?
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Oui.
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Comme toute femme sensée.
Les femmes sont pratiques,
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même Ingrid Bergman, et c'est pour ça
qu'elle prend l'avion à la fin.
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J'ai compris.