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je lui ai demandé une première fois
de le repeindre,
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mais après, j'ai dû faire avec.
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J'aime bien ce moment
où il découvre sa nouvelle peau.
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J'ai voulu qu'il y ait
un plateau d'argent
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pour qu'on le voie découvrir
son nouveau visage sous l'ancien,
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mais déformé,
comme celui d'un monstre.
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Comme dans un miroir de fête foraine.
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J'aime ce moment
parce qu'avec sa nouvelle peau,
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il est encore plus monstrueux.
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Ensuite, le miroir
montre le véritable monstre
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qui est, bien évidemment,
Claudio Brook.
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Dans ce film,
c'est réellement un monstre.
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Claudio est un immense acteur
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très académique. Il vient du théâtre.
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Il a beaucoup travaillé avec Buñuel.
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C'était l'acteur mexicain
préféré de Buñuel.
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Il l'a fait jouer
dans de nombreux films.
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Dans Simon du désert,
il tenait le rôle principal.
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Dans Le fantôme de la liberté,
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il jouait le majordome.
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Il a également joué dans Lajeune fille
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et dans de nombreux
autres films de Buñuel.
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J'adorais qu'il me raconte
des anecdotes sur Buñuel.
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Ce film a été l'un de ses derniers.
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Fait étrange, il est mort d'un cancer,
2 ans après le film.
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Ça m'a donné très mauvaise conscience.
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Il venait doubler ses répliques
où il parlait du cancer
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entre deux séances de chimio.
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Mais c'était un grand pro.
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Il se plaçait toujours
exactement où il fallait
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parce qu'il savait précisément
ce que voyait l'objectif.
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C'est merveilleux quand les acteurs
sont complices avec la caméra.