:30:02
peur qu'il lui rappelle
que le temps avait passé.
:30:07
On regardait des films muets.
Max faisait le projectionniste.
:30:11
Ce n'était pas plus mal.
:30:13
Pendant ce temps-là, il ne pouvait pas
jouer de l'orgue.
:30:19
Elle s'asseyait très près de moi.
Elle sentait la tubéreuse.
:30:23
Ce n'était pas mon parfum préféré,
loin de là.
:30:27
Parfois, pendant le film,
elle m'agrippait le bras ou la main,
:30:31
oubliant que j'étais son employé,
:30:33
réduite à une simple admiratrice,
emportée par le jeu de l'actrice.
:30:40
Inutile de vous dire
qui était cette vedette.
:30:43
C'était toujours ses films.
Elle ne voulait rien voir d'autre.
:30:53
CHASSE CE MÉCHANT RÊVE
QUI ENVAHIT MON COEUR...
:31:13
Ça reste merveilleux, n'est-ce pas?
Et sans dialogue.
:31:18
On n'avait pas besoin de dialogues.
On avait des visages.
:31:22
Il n'y a plus de visages comme ça.
Peut-être un, celui de Garbo.
:31:29
Ces crétins de producteurs, quels
imbéciles! Sont-ils devenus aveugles?
:31:34
Ont-ils oublié ce qu'est une star?
:31:37
Je reviendrai, je leur montrerai!
:31:49
Parfois, elle organisait un bridge.
:31:52
Les enjeux étaient infimes,
elle me donnait la moitié de ses gains.
:31:57
La somme alla jusqu'à 70 cents, ce fut
l'unique fois où je reçus du liquide.