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de ne pas finir ce slam avec
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l'une des héroïnes de la poésie.
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Vous vous souvenez
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des débuts de Lauren ici ?
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Je vous demande d'accueillir
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Lauren, ici ce soir,
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qui va nous enchanter,
maintenant, tout de suite.
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Sachez que la fonction des mots
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est de permettre aux mots
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d'être ces mots.
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Mais vous savez tous cela.
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Voici un poème
écrit un jour de tourmente.
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Je le dédie à un ami à moi
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qui traverse
une période difficile.
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J'ai comme l'impression d'être
collée à un mur par un camion
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Tout mon corps me crie :
'' Cours ! '',
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mais rien à faire.
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je me débats, je piétine,
je cours, je saute, je m'acharne
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mais je ne fais que m'enfoncer.
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Quelque part dans ma tête,
je crois bouger.
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Quelque part, en fait, je cours.
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Quelque part, en moi,
je suis tranquille.
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Calme. Morte.
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Mon âme ne s'élève pas.
Ni mon esprit.
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Mais je cours.
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Je traverse l'univers,
tel un derviche tournant sans fin,
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sans dessein,
sans vie à vivre. Et pourtant,
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je veux atteindre cet endroit
où je pourrai courir, libre.
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Ces deux mots sont incompatibles
dans la réalité.
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Courir.
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Libre.
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Je suis collée au mur
par un camion.
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Cours, libère-toi... ça semble dur,
et pourtant ça serait si facile.