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Je suis la colère de Dieu !
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Qui d'autre est avec moi ?
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Moi, j'étais avec lui.
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D'une certaine façon, on se complétait.
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Il avait besoin de moi
comme j'avais besoin de lui.
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Mais ça le dérangeait, et il refusait
de l'admettre, du moins en public.
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Dans son autobiographie,
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du reste complètement mythomane,
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il évoque notre relation
et parle de moi, voici un extrait :
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"Herzog était..." Il me décrit
comme "bête, insolent, suffisant,
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brutal, borné, mégalomane,
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sans talent, etc." Puis il dit
qu'il serait inutile d'en dire plus...
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Mais quand même, page après page,
il en revient toujours à moi,
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ça relève presque de l'obsession.
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Alors que j'ai même contribué,
pour ces paysages du moins,
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à l'écriture de ce livre,
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en l'aidant à trouver des expressions
particulièrement brutales.
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Il habitait par là-bas,
et on venait souvent se promener ici.
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Parfois, on s'asseyait sur un banc
pour regarder le paysage,
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ou bien sous cet arbre,
et on réfléchissait. Il me dit un jour :
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"Werner, personne ne lira ce livre
si je n'écris pas d'atrocités.
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Si j'écris qu'on s'entend bien,
personne ne l'achètera.
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La populace ne s'intéresse
qu'aux sales histoires."
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On cherchait alors dans un dictionnaire
des mots encore plus grossiers.
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Il en a repris certains
et on a beaucoup ri.
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Mais ces accès de haine
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partaient aussi d'un sentiment sincère,
des deux côtés.