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Ça et d'autres petits trucs
qui vous donnent la chair de poule...
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et font se hérisser
les poils sur votre nuque.
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Comme Spoon par exemple ?
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Non, en fait, il y a une chose
en particulier...
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dont je me rappellerai
jusqu'au jour de ma mort.
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C'était en '91,
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peu avant le départ de notre unité
pour le Koweït...
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On devait nettoyer
les dernières poches de résistance.
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Moi et un p'tit jeune
du nom d'Eddie Oswald...
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on avait décidé d'aller se faire tatouer...
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pour fêter notre première virée
dans le désert.
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Je m'en rappelle, d'Eddie.
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Un gars assez trapu...
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avec le nez cassé
et un oeil de traviole, c'est ça ?
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Ouais, c'est lui. Le beau gosse.
Un vrai tombeur.
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Bref, moi et Eddie,
on est allé s'en jeter quelques-uns...
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on les comptait même plus...
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puis on a titubé jusqu'à la boutique
et je me suis fait tatouer "Rat du Désert"
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alors qu'Eddie, fidèle à lui-même,
voulait un truc plus sérieux.
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Et comme il était un peu croyant
sur les bords...
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il disait que si son âme
appartenait bien à Dieu...
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sa chair, elle, était vouée depuis
longtemps à la damnation...
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et qu'il n'y aurait que Satan
pour lui sauver le cul.
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Alors il s'est fait tatouer un putain
de diable hilare sur la fesse.
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Six jours plus tard, on faisait une patrouille
de routine le long de la frontière irakienne...
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et Eddie, le pauvre bougre,
a marché sur une mine anti-tank.
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Ouais. On l'a tous vu.
Car il était en pointe.
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Y a eu comme un éclair.
Blanc, aveuglant...
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et une explosion
à vous péter les tympans.
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Et lorsqu'on s'est enfin relevé,
Eddie, il était...
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...il était plus là.
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Juste des petits bouts ça et là.
C'est tout ce qu'il restait de lui.
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Et ce putain de cratère,
tout rouge. Sur 100 m.
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Je vais vous dire,
on a une autre vision des choses...
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quand on doit ramasser
son pote avec une pelle,
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et le coller dans un sac à viande.
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Mais ce qu'il y avait...
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de plus dur à avaler ce jour-là,
c'est lorsque...