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sa chair, elle, était vouée depuis
longtemps à la damnation...
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et qu'il n'y aurait que Satan
pour lui sauver le cul.
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Alors il s'est fait tatouer un putain
de diable hilare sur la fesse.
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Six jours plus tard, on faisait une patrouille
de routine le long de la frontière irakienne...
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et Eddie, le pauvre bougre,
a marché sur une mine anti-tank.
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Ouais. On l'a tous vu.
Car il était en pointe.
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Y a eu comme un éclair.
Blanc, aveuglant...
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et une explosion
à vous péter les tympans.
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Et lorsqu'on s'est enfin relevé,
Eddie, il était...
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...il était plus là.
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Juste des petits bouts ça et là.
C'est tout ce qu'il restait de lui.
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Et ce putain de cratère,
tout rouge. Sur 100 m.
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Je vais vous dire,
on a une autre vision des choses...
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quand on doit ramasser
son pote avec une pelle,
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et le coller dans un sac à viande.
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Mais ce qu'il y avait...
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de plus dur à avaler ce jour-là,
c'est lorsque...
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vous tombez sur un bout reconnaissable.
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Un morceau d'oreille...
un orteil, un nez, une dent.
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Mais le truc
le plus flippant pour nous...
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ça a été quand Charlie le Gaucher a retrouvé
ce morceau d'Eddie avec le tatouage dessus.
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Tout le reste était carbonisé,
rouge cramoisi...
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Réduit en bouillie,
de la chair à canon.
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Excepté ce bout de chair.
Qui était intact.
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Et ce vieux Malin qui se foutait
royalement de notre gueule !
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Eddie avait raison, après tout...
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Satan lui a sauvé la peau,
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une partie, du moins.
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D'autres diraient
qu'Eddie n'a pas eu de pot.
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Quoi qu'il en soit, ça m'a appris
à garder l'esprit bien ouvert.
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Boum... boum.
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Enfin voilà... À Eddie Oswald.