:42:02
Ce soir-lá,
j'appelai Peter Bart au studio.
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Qu'est-ce qu'on fout?
Peter hochait la tête, il rigolait.
:42:10
"Evans, on a un problème."
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Non, Peter.
On va trouver une solution.
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Vers deux heures du matin,
on a trouvé la solution.
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Nos films, qui étaient dans le rouge,
avaient tous un point commun.
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Ils étaient écrits, réalisés,
produits et souvent joués...
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par des Juifs,
et pas par des Siciliens.
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Il y a une différence entre les deux,
Peter.
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On va faire un film qui sera sicilien
jusqu'au bout des ongles.
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Ça sentira les spaghettis.
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Il y avait un problème.
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C'est difficile á croire,
mais en 1969...
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il n'y avait pas un seul réalisateur
Italo-américain reconnu.
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Bart me regarde:
"Pourquoi pas Coppola?"
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Tu es fou?
En tout cas, lui, c'est un fou.
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Bart me rétorque:
"En tout cas, il est brillant."
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Mouais...
C'est ton côté ésotérique qui ressort.
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Voyons, Bart.
Ce "génie" a fait trois films:
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Big Boy, un film prétentieux
qui n'a pas marché.
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La Vallée du Bonheur, une adaptation
catastrophique d'une comédie musicale.
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Et Les Gens de la Pluie,
qui a été descendu par la critique.
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Il doit bien y avoir
quelqu'un d'autre.
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Il n'y avait personne.
Et on avait un autre problème.
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Coppola ne voulait pas le faire.
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A l'époque,
personne ne voulait de lui...
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Et il refusait de faire Le Parrain.
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Mais je dois le reconnaître,
il avait ses convictions.
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Il refusait d'immortaliser des
familles qui saliraient ses origines.
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Après trois longues journées
á discuter avec lui, Peter m'appelle.
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"Coppola va faire le film.
A une condition.
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Que ça ne parle pas
de gangsters organisés."
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Ça ne parle pas de gangsters?
C'est pas une comédie musicale!
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Je t'avais dit qu'il était taré.
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"II a une idée, Evans.
C'est pas mal.
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Ce serait l'histoire d'une famille,
une métaphore sur le capitalisme."